Grâce au soutien d’Amnesty International, Pain pour le prochain, Alliance Sud, CETIM, Public Eye et du secrétariat de l’Initiative pour des multinationales responsables, l’événement a permis d’assister au film Trading Paradise du réalisateur Daniel Schweizer et de débattre des enjeux autour de l’initiative. Celle-ci connaît un grand succès : pas moins de deux-cent-cinquante comités locaux ayant ainsi essaimé à travers la Suisse. Daniel Schweizer documente en ce moment le sort des Indiens d’Indonésie à Sumatra. Selon lui, les activités de Vale et Glencore dénoncés dans Trading Paradise n’ont pas cessé. Elles continuent d’occasionner de terribles dégâts sociaux et environnementaux en Zambie, au Brésil et au Pérou. Carlo Sommaruga, Conseiller national socialiste et candidat au Conseil des Etats, a évoqué le circonstances du voyage autour de la mine d’Antaccapay au Pérou de la Commission des affaires étrangères du Conseil National filmée dans Trading Paradise. Il a estimé que la droite dure du parlement n’a pas changé de position suite à ce voyage et s’est inquiété des récentes tentatives de torpillage de l’initiative et de son contre-projet par le Conseil fédéral. Pour rappel, le Conseil National a approuvé cette année un contre-projet, fruit d’un compromis avec les initiants, que le Conseil des Etats a rejeté. Béatrice Hirsch, adjointe au maire de Troinex et candidate du Parti démocrate-chrétien au Conseil des Etats, a exprimé son soutien à l’initiative et au contre-projet. En prenant l’exemple des dossiers du commerce des armes et de l’asile, elle a souligné que la section genevoise du PDC prenait régulièrement des positions contraires à celle du PDC suisse.
Milieux économiques réticents
Chantal Peyer, cheffe d’équipe entreprises et droits humains pour Pain pour le prochain, a rappelé que l’initiative permettrait la mise en oeuvre d’un devoir de diligence largement ignoré à l’heure actuelle. L’initiative effraie une grande partie des milieux économiques alors même que ceux-ci affirment déjà aujourd’hui respecter les droits humains. Avec l’initiative des citoyens étrangers victimes de violations des droits humains par des multinationales seraient habilités à ouvrir une procédure civile en Suisse et obtenir des dédommagements. Enfin, Melik Ozden, directeur du Centre Europe Tiers-Monde (CETIM) a évoqué l’espoir des victimes de pouvoir se retourner vers une instance internationale. La campagne mondiale pour revendiquer la souveraineté des peuples, démanteler le pouvoir des transnationales et mettre fin à leur impunité joue à ce titre un rôle important. Elle mobilise plus de deux-cents organisations à travers le monde composées de paysans, syndicats, organisations de femmes et autres communautés affectées.