Pour une politique alternative de gauche

Portugal • Le 30 janvier, les bureaux de vote seront à nouveau ouverts au Portugal. Il s’agira de l’élection des 230 sièges à l’Assemblée de la République. (Par Rafa González, Paru dans Mundo obrero, adapté par la rédaction)

Ces élections, qui sont avancées, sont la conséquence de l’arrogance du Premier ministre, le socialiste Antonio Costa, qui, malgré la générosité du Parti communiste portugais et du Bloco de Esquerda (BE), a rejeté les propositions visant à sauver le budget. Il convient de rappeler que Costa a largement renié les accords conclus dans les budgets immédiatement précédents.

Alliance de gauche mise à mal

Il s’agira de la quatrième élection organisée par les Portugais sous pandémie et la plupart des sondages prévoient une victoire à la majorité simple pour le Parti socialiste, qui aurait à nouveau besoin du soutien de la Coalition démocratique unitaire (PCP-PEV) et du BE pour faire passer le gouvernement. C’est possible, puisque les communistes portugais ont déclaré publiquement qu’ils ne regrettaient pas l’alliance de gauche connue sous le nom de ­geringonça.

Pour le Parti communiste portugais, la geringonça a servi à obtenir des gains tels que l’amélioration des salaires et des pensions (même s’ils reconnaissent qu’ils sont insuffisants), des avancées sociales et une amélioration du financement des services publics. «Nous savons qu’ils n’auraient pas existé s’il n’y avait pas eu le PCP», a déclaré João Ferreira, membre de la Commission politique, dans une interview accordée à l’agence de presse EFE.

Le PCP en campagne

La législature s’est déroulée sans trop de chocs politiques, même si elle a évidemment été marquée par la pandémie. La dégradation des conditions de vie du peuple portugais est une réalité et le PCP en est conscient, dénonçant pendant la campagne les problèmes accumulés dans la société que le système capitaliste ne peut résoudre.
C’est pourquoi il est frappant que le PCP se présente à ces élections avec le même programme qu’il a présenté en 2019, revendiquant «une politique alternative, patriotique et de gauche.»

Réformes trop timides

Trois ans plus tard, l’impact de la pandémie a confirmé la nécessité d’un virage à gauche, démontrant que si le gouvernement PS avait adopté des politiques réellement de gauche, comme le proposait le PCP, la situation de la classe ouvrière et du Portugal serait meilleure aujourd’hui. Dans ce contexte, les élections du 30 janvier constituent une bataille politique importante dans laquelle la rupture et le changement se posent comme un enjeu décisif.
Le PCP a réaffirmé l’opportunité et la validité du programme électoral 2019, en présentant un document intitulé «Engagement électoral – Avec le PCP, des solutions pour le Portugal», dans lequel il signale les problèmes et apporte des solutions, soulignant qu’il faut une autre politique. Une politique apte à assumer l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, des travailleuses et du peuple dans son ensemble, le développement de la production nationale, l’amélioration des services publics et l’augmentation des investissements publics.

Des objectifs qui, comme l’a montré la politique actuelle, exigent une confrontation avec les impositions de l’Union européenne, la soumission à l’euro, au pouvoir et aux intérêts du grand capital monopolistique. Mais aussi contre la subordination du pouvoir politique au pouvoir économique qui est la base sur laquelle se développe la corruption.