Ce lundi 15 novembre, l’opposition devait organiser une «marche civique pour le changement» à Cuba. La date choisie par les organisations qui contestent le pouvoir cubain, coïncidait avec le retour de 700’000 élèves du primaire à l’école et du tourisme international dans l’Île, après vingt mois de restrictions prises pour lutter contre le coronavirus. La mobilisation de l’opposition s’inscrivait dans la ligne de celle du 11 juillet dernier, qui, sous couvert de pénurie de certains produits de base, avait agité l’île.
Pour le PST-POP, qui s’est fendu d’un communiqué, «ces tentatives de subversion sont orchestrées depuis la Maison Blanche avec le soutien de la CIA, de l’USAID et de nombreuses organisations gouvernementales et non gouvernementales inféodées au gouvernement étatsunien». «L’ambassade des USA à la Havane met 6,6 millions de dollars à disposition des émeutiers. Chaque acte de vandalisme est payé de 100 à 500 dollars», explique-t-il, exigeant que cessent le blocus et les ingérences étatsuniennes. «La Suisse, comme le stipule le postulat du 9 mars 2021, accepté par le Conseil National du parlement, doit agir plus efficacement pour faire cesser ce blocus économique, financier et commercial contre un état indépendant et souverain», revendique encore le parti.
«Avec cette dernière provocation, il s’agit d’une nouvelle étape sur la voie du coup d’Etat «en douceur» (golpe blando) pour un «changement de régime», modèle qui suit les textes de Gene Sharp (politologue américain connu pour ses nombreux écrits sur la lutte non-violente,ndlr). et les manuels d’opérations spéciales nord-américains», précise de son côté Andrea Duffour, présidente de l’Association Suisse-Cuba Fribourg. «Nous condamnons cette “cinquième colonne” de mercenaires des Etats-Unis, qui a appelé à une marche déclarée “civique” et pacifique, ce lundi dans plusieurs villes de l’île sur le même modèle que les manuels d’opérations spéciales des Etats-Unis et que nous connaissons avec les “guarimbas” au Venezuela, les “tranques” au Nicaragua et les “révolutions colorées” induites dans divers pays du monde, visant à décrédibiliser et faire tomber les gouvernements qui ne se plient pas aux diktats des Etats-Unis. Cette marche n’est pas «spontanée». Elle est illégale, car elle viole plusieurs articles de la Constitution et de l’ordre que les Cubains ont démocratiquement établi pour eux-mêmes», souligne encore l’association.
A noter que la veille de la mobilisation de l’opposition, de nombreux citoyens et étudiants cubains, portant foulards rouges, avaient pris la rue pour exiger le respect de la souveraineté nationale dans la Grande Île. Bilan de la journée? Pour l’AFP sur place, cité par La Jornada mexicaine, «les manifestations du 15 étaient plus nombreuses sur les réseaux sociaux que dans les rues».