Après la multiplication des frais administratifs pour l’envoi d’un simple relevé de compte en papier, banques et Postfinance ont décidé de généraliser un taux d’imposition de 0,75% sur les montants déposés dépassant un certain seuil. Chez le Géant jaune, les client.es qui disposent de 100’000 francs (avant une prochaine baisse du seuil?) sur leurs comptes devront payer à partir du 1er juillet des taux négatifs sur le montant qui dépasse cette somme. PostFinance augmentera la valeur seuil des taux négatifs lorsque les clientes et les clients investissent une partie de leur fortune dans des solutions de placement chez elle. Il y a déjà un an, PostFinance avait abaissé cette valeur seuil pour les clients privés, passée de 500’000 à 250’000 francs.
Pour justifier cette décision, l’entreprise rappelle la politique de taux négatif de la Banque nationale suisse (BNS) et le fait qu’elle ne peut octroyer des crédits pour contrebalancer la rémunération des comptes.
Pour la Fédération des consommateurs (FRC), cette décision est critiquable. «Il est regrettable que les banques fassent peser l’érosion de leurs marges sur les consommatrices et les consommateurs. Ce qui est surtout problématique, c’est que les banques jouent autant sur les frais d’utilisation (gestion, clôture, transfert, etc) que sur les taux d’intérêt. Cela rend la comparabilité des offres bien plus compliquée pour le client. Et jouer sur les frais, c’est faire payer plus ceux qui ont le moins d’argent», nous explique Jean Busché, spécialiste économie et NTIC à la FRC.
«Nous pensons qu’il faudrait une claire séparation entre les frais couvrant les coûts et les frais liés à la variation des taux d’intérêt, qui rémunèrent (ou non) le capital. On est aussi en droit de se demander dans quelle mesure les taux négatifs ont un réel coût pour les banques commerciales ou est- ce qu’il s’agit surtout de communication pour justifier des frais plus élevés facturés aux clients pour compenser des taux bas?», se demande-t-il encore.
En attendant, la meilleure solution pour éviter cette imposition semble être de répartir ses avoirs d’épargne entre différentes banques de façon à ne plus être affecté par les taux négatifs comme le suggère le site Moneyland.ch.