Dans Il mio corpo, il est question des corps. Beaucoup des corps, corps de désir, corps en attente, corps nus et aussi dénués, corps éreintés par les corvées de la subsistance, corps contingents, cœurs déracinés des savanes ancestrales, mais aussi des terres arides et paysages secs des contrées européennes.
Coeurs humiliés, émigrés et aussi exilés sur leur propre terre.
Dans Il mio corpo il en est question des corps et des cœurs pluriels en devenir, mais aussi en attente, attente d’un avenir incertain barré de frontières quasi inexpugnables, abimés dans des obscures entrailles baignées de soleil méridional.
Il en est donc question du mio corpo existentiel, de ce questionnement quotidien, comme si l’aridité caillouteuse était propice au sens.
Mon corps, il mio corpo, est pluriel. Il mio corpo est un autre. Il semble que lorsque nous voulons quelque chose, le monde s’accorde à notre désir. Seulement voilà, parfois il n’y a pas des prises et nos corps se détachent du monde.
Est-ce un hasard si Il mio corpo a lieu sur une île? Chaque corps est une île et l’amer nous semble infranchissable. Soudain, deux lumières dans la nuit finissent par se rencontrer. La misère affective et sensuelle serait la plus mortifère? Il mio corpo le suggère.
Il mio corpo, Un film de Michele Pennetta, Suisse, Italie, 2020, 80’ En salles dès le 28 avril