Les dépenses militaires mondiales ont atteint 1’980 milliards de dollars en 2020, un chiffre qui a augmenté pour la cinquième année consécutive et qui représente, pour une année supplémentaire, le chiffre le plus élevé depuis la Guerre froide selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Les cinq pays dont les dépenses militaires étaient les plus élevées au monde en 2020 étaient les États-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie et le Royaume-Uni, qui représentaient ensemble 62% des dépenses militaires mondiales.
Comme le montrent ces chiffres, malgré l’urgence sanitaire et la crise sociale, économique et climatique, la militarisation continue de s’accélérer à un rythme alarmant pour une année de plus. Dans le cadre des Journées mondiale d’action sur les dépenses militaires (GDAMS), qui durent jusqu’au 17 mai, plus de 140 organisations de la société civile de 30 pays différents et regroupées au sein de la Campagne globale sur les dépenses militaires ont public un appel aux gouvernements du monde entier pour réduire leurs dépenses militaires et les affecter à la lutte contre la crise sanitaire et la crise écosociale.
«Avec une réduction de 10% des dépenses militaires mondiales, on pourrait financer l’éducation universelle et avec 9% du total, on pourrait assurer dix ans l’adaptation au changement climatique proposée par la Commission mondiale sur l’adaptation. Avec seulement 26 heures sans dépenser d’argent pour les armes, on pourrait sauver 34 millions de personnes de la faim et avec les dépenses militaires des États membres de l’UE au cours des 4 dernières années, on pourrait mettre en place le Green New Deal européen», assurent les organisations.
«La tendance mondiale à une militarisation extrême des relations internationales est une réalité qui semble ne pas avoir de fin. Tant que cette tendance se poursuit, nous devons tirer la sonnette d’alarme sur la décision de faire face à toute crise en augmentant les dépenses militaires comme réponse à d’éventuels conflits futurs, une réponse de plus en plus sécuritaire, même face à la pandémie, qui nécessite d’autres types de mesures», a averti Jordi Calvo, coordinateur du Centre d’études pour la paix de Barcelone, cité par rebelion.org.