Qui dit mieux? Donald Trump a annoncé vouloir débloquer 4000 milliards de dollars de liquidités pour soutenir les entreprises, l’équivalent du cinquième de la richesse annuelle produite par l’économie américaine. Un plan de relance a été approuvé à hauteur de 2000 milliards de dollars mercredi 25 mars par le Sénat, avant de passer devant la Chambre des représentants dominée par les démocrates. Ceux-ci se méfient d’un plan qui, selon eux, favoriserait les entreprises au détriment des salariés. En Allemagne, on ne lésine pas non plus. Le gouvernement d’Angela Merkel prévoit d’emprunter sur les marchés 156 milliards d’euros pour sauver son économie. La France, elle, veut garantir à hauteur de 300 milliards d’euros les prêts accordés par les banques aux entreprises touchées par le coronavirus. «Les gens qui sont mis au chômage technique, il faut qu’ils retrouvent 100% de leur salaire», a exhorté Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France Insoumise, à l’occasion d’une table ronde interpartis avec le premier ministre Edouard Philippe, le 13 mars dernier. L’Union européenne (UE) a validé le projet de relance français. Outre l’assouplissement de sa réglementation sur les aides d’Etat, l’UE a aussi annoncé, la semaine dernière, la suspension de ses règles de discipline budgétaire.
Des aides insuffisantes
Hors UE, le Royaume-Uni étend la garantie d’Etat sur les prêts aux entreprises à hauteur de 330 milliards de livres. Pour sa part, la Suisse prévoit de débloquer 43 milliards de francs destinés aux salarié.e.s, PME et indépendants. Dans le même temps, des Cantons comme Genève, Vaud et Jura ont annoncé qu’ils investiraient respectivement 50 millions (alloués à la Fondation d’aide aux entreprises), 150 millions – dont 100 pour des garanties et des prêts sans intérêt et 50 pour le Fonds cantonal de lutte contre le chômage – et 9 millions pour soutenir l’économie. Si l’Union syndicale suisse (USS) salue l’extension fédérale de la possibilité du recours au chômage partiel pour les salarié.e.s avec des contrats à durée déterminée et les personnes payées à l’heure, elle veut une indemnisation à 100% en cas de chômage pour tous. Pour sa part, l’Association suisse des locataires (Asloca) a écrit le 17 mars une lettre au Conseil fédéral pour protéger les locataires d’appartements ou de commerces d’une expulsion. Elle a aussi demandé de prendre en compte les moyens nécessaires au paiement du loyer dans ces mesures d’aide. Cette protection n’est pas inutile quand on sait que la faîtière des propriétaires a rappelé récemment que les contrats conclus restent contraignants malgré la situation actuelle.
En matière de santé, le PS a demandé, entre autres, au gouvernement que les poursuites et la suspension pour les six prochains mois des prestations en raison de difficultés de paiement des primes d’assurance-maladie soient suspendues. Il veut aussi que les «listes noires» des mauvais payeurs de primes soient gelées avec effet immédiat. «Nos mesures urgentes sont nécessaires si on ne veut pas laisser les primes exploser l’année prochaine», estime le parti. Hausse des primes, mais aussi plans d’austérité tous azimuts sont bel et bien les menaces qui pointent pour l’après Covid-19.