Coronavirus: les réponses essentielles

Suisse • Grâce des vidéos de la chaîne Youtube des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le b.a-ba pratique sur les questions principales touchant la maladie.

Quels sont les symptômes de l’infection par le coronavirus?

Chez l’être humain, le Covid-19 est à l’origine de difficultés respiratoires, de toux. On peut avoir des douleurs dans les muscles, les articulations, mal à la tête, parfois des diarrhées. Les symptômes principaux sont ceux d’infections respiratoires comme la toux et peuvent causer des pneumonies selon la Doctoresse Pauline Vetter du Service des maladies infectieuses.

Comment ce virus peut-il se transmettre d’une personne à l’autre?

Du fait du poids de ce virus, il se transmet par gouttelettes. On pourrait communément parler de postillons, ce qui signifie qu’on a un risque de transmission du virus à une distance inférieure à un mètre de la personne contaminée, souligne Claude Ginet, infirmier responsable d’équipe au Service Prévention et Contrôle de l’Infection.

Quelle est la durée d’incubation  du virus?

Elle est encore incertaine. On prend une définition large qui peut aller jusqu’à 14 jours, mais la moyenne est de 3 à 6 jours, selon le Dr Manuel Schibler, infectiologue et virologue.

Comment réagissent les poumons face au Coronavirus de la maladie Covid-19?

Les poumons réagissent face à un microbe extérieur avec les moyens de défense habituelle du corps humain. Nous avons tous une capacité de défense innée contre toute agression extérieure. Sachant que l’on respire 12 à 13 fois par minute, le virus va entrer par les voies aériennes. Arrivé en contact avec les cellules du poumon, il va s’accrocher à elles et les envahir. Ce qui va déclencher une inflammation très importante, démesurée d’autant que ce virus est capable d’endormir les défenses. Le corps va surréagir en les augmentant. Cette inflammation se traduit par l’apparition d’eau dans un espace aérien qui normalement est dévolu à faire passer le gaz et l’oxygène dont on a besoin. Du moment que vous inondez un espace tel que le poumon, celui-ci ne fonctionnera plus.
Ce virus peut se retreindre à des symptômes très simples comme un rhume. A l’autre extrême, il peut déclencher une insuffisance respiratoire terrible, ce que l’on appelle une détresse respiratoire, au point de devoir se retrouver en soins intensifs, avec un besoin d’être soutenu pour la ventilation et l’oxygénation. On a tous des capacités de réaction différente. Les personnes qui ont des maladies chroniques, qui ont un système immunitaire affaibli, lié par exemple à un grand âge, ne vont pas pouvoir se défendre aussi facilement face à un virus, précise la Professeure Paola Gasche, cheffe du Service de pneumologie.

Au-delà du port du masque,  quelles sont les autres mesures  de précaution afin d’éviter  les infections?

La première chose, c’est l’hygiène des mains. Supposons que je tousse et que j’aie la grippe et que j’ai suffisamment de distance avec vous, je ne vais pas vous la transmettre. Par contre, si je commence à frotter mon nez, utiliser mon mouchoir et qu’après je vais vous toucher, j’ai de bonnes chances de vous transmettre la grippe sans hygiène des mains, explique la Doctoresse Anne Iten du Service prévention et contrôle de l’infection.

Pourquoi le confinement est utile?

Le message simple, c’est rester à la maison, mais en petits groupes et en respectant les distances sociales. C’est fondamentalement important. Pourquoi? On dit que le virus circule, mais en fait ce sont les gens qui circulent avec le virus. Il faut donc respecter ces consignes que l’on clame depuis des semaines. Les consignes de distance sociale et de lavage des mains n’ont pas été très bien suivies jusqu’à maintenant, notamment chez les jeunes adultes et malheureusement, le virus continue à être transmis d’une personne à l’autre. C’est pour ces raisons-là et pour protéger la population et nos hôpitaux que le Conseil fédéral a décidé cette semaine de nouvelles mesures, qui n’ont rien d’extraordinaire au point de vue épidémiologique. On est en effet sur une phase de courbe exponentielle et ascendante. Chaque jour perdu dans la transmission du virus dans la communauté sera significatif sur le plan du nombre d’hospitalisations, ce qui pour nous sera très problématique au sein des hôpitaux suisses sur le nombre d’infections graves et de décès.

L’étape suivante serait le confinement total. Si les magasins d’alimentation et les pharmacies seront ouverts, on fermera tout le reste, même les entreprises. A ce moment, il y aura seulement les politiciens, la police, l’armée, la PC, les hôpitaux et la communication qui resteront sur le terrain. Cela va être très compliqué. Ces mesures de confinement total impliquent le recours aux forces de sécurité. Ce qui est très important est donc de respecter des recommandations barrières (hygiène sociale, distance sociale, auto-quarantaine pour les infectés). C’est le respect de ces mesures qui feront que nous ne passerons pas de la situation actuelle au confinement total. On doit tous passer d’une éthique individuelle à une éthique collective. On doit faire preuve de civisme et tous comprendre qu’on est dans le même bateau, tous responsables de ce qui est en train d’arriver, explique le Pr Didier Pittet, chef du service de prévention et de contrôl

Infos complémentaires sur www.youtube.com, Hôpitaux universitaires de Genèvee de l’infection aux HUG.