Résultats mitigés pour la gauche radicale

Il faut le dire • Tout le monde va parler de la «vague» verte et féminine - on doit s’en réjouir -, et de la perte de la majorité absolue (à une voix près) de la droite - formée du PLR et de l’UDC, ayant prévalu dans la législature qui se termine.

Tout le monde va parler de la «vague» verte et féminine – on doit s’en réjouir -, et de la perte de la majorité absolue (à une voix près) de la droite – formée du PLR et de l’UDC, ayant prévalu dans la législature qui se termine. On peut dire que le premier objectif de campagne de l’ensemble de la gauche a été atteint, et il ne faut pas bouder ce plaisir-là.

Mais on doit admettre que, malgré cette «vague» verte (encore plus si l’on y inclut les Vert’libéraux), ce pays va continuer d’être gouverné à droite. Ainsi le modèle économique marqué par la marchandisation de plus en plus globalisée ne sera pas remis en question.

Pourtant de nombreux scientifiques, y compris du GIEC, ont montré non seulement les effets pervers de ce système, mais aussi – et c’est plus récent – son incompatibilité avec le maintien de la biodiversité si nécessaire à la survie de l’humanité.

Doit-on rappeler que le premier parti de ce pays, l’UDC, reste franchement climatosceptique et son président préside aussi l’association des négociants de combustibles fossiles?

On a peu parlé de l’abstentionnisme, qui s’élève à 62% par exemple dans le canton de Vaud. Ceci montre une crise de notre système démocratique. Pendant cette campagne, le désintérêt, voire même le rejet à mettre simplement son enveloppe de vote dans l’urne – ou de l’envoyer par la poste – a été une constante des réactions sur les marchés et dans les différentes rencontres, un peu partout dans le canton.

Ceci dit, parlons de nous. Nous nous réjouissons bien sûr de la réélection de Denis de la Reussille à Neuchâtel, que la presse dominante jugeait improbable, et de l’élection de Jocelyne Haller à Genève, ternie par son désistement. Il y aura donc deux représentant.e.s de la gauche radicale à Berne. Mais ailleurs, c’est plus compliqué. Les espoirs d’avoir un.e élu.e au Tessin, à Zurich, Bâle et surtout dans le canton de Vaud ont été douchés. Il n’y aura donc toujours pas de groupe parlementaire à la gauche du PS sous la coupole au moins jusqu’en 2023.

Dans le canton de Vaud, on a certes réussi à faire mieux qu’en 2015 (4% au lieu de 2,9%), mais, si l’on doit admettre l’affaiblissement du POP, on ne peut pas dire que son électorat est récupéré par Ensemble à Gauche-solidaritéS.  Force est de reconnaître notre faiblesse globale (nous valons 1.8% et 2.2% respectivement!).

Une analyse fine de ces résultats s’impose; il faudra en tenir compte sans préjuger pour mieux cerner en quoi nous sommes complémentaires et permettre de construire le futur de la gauche radicale. Pour cela, il faudra guérir des rancœurs et savoir re-dialoguer: on n’en sortira que grandis et plus forts. Nos combats sont justes et nécessaires.