Pourquoi voter pour la gauche de la gauche?

Il faut le dire • Fin de législature, heure du bilan.

Fin de législature, heure du bilan. Parmi les 29 objets de votation depuis 2015, qui allaient de la modification de la Loi sur l’asile au maintien de la redevance radio et télévision, quelques sujets ont particulièrement retenu l’attention des partis politiques durant cette période électorale.

A gauche, ceux-ci ont même fait l’objet d’importantes divergences en son sein, montrant bien qu’il existe encore des distinguos entre un parti socialiste aux velléités trop gouvernementales et strictement réformistes et la gauche combative.

Se retrouvant dans le camp de la droite, le Parti socialiste a ainsi rejeté en 2016, au nom d’un pur pragmatisme l’initiative «Pour un revenu de base inconditionnel», un thème qui méritait plus qu’un simple revers de la main ou celle «En faveur du service public», qui aurait sans doute amélioré la situation du réseau postal.

Les divergences se sont révélées les plus criantes à propos des deux plus grandes réformes prévues pendant la législature, celles sur la réforme de l’assurancevieillesse et sur la fiscalité des entreprises.

En suivant l’Union syndicale suisse (USS), le Parti socialiste, au niveau national, a ainsi soutenu la réforme Prévoyance AVS 2020. En échange d’une augmentation des rentes de 70 francs, la révision projetait déjà d’augmenter l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans, tout en instituant une flexibilisation du départ de l’emploi entre 62 et 70 ans et une baisse de taux de conversion du 2e pilier. Des dommages trop importants, qui avaient incité la gauche combative à refuser le paquet.

Rebelote en ce qui concerne la Réforme fiscale et financement de l’AVS (RFFA) en 2018. Le parti à la rose a soutenu à bout de bras son ministre Alain Berset et un paquet ficelé, qui mélangeait allégrement contributions supplémentaires à l’AVS et cadeaux fiscaux aux multinationales.

Résultat? Aujourd’hui, les comptes des collectivités publiques pour le Canton de Genève ou les communes vaudoises sont dans le rouge et l’on cherche toujours des financements supplémentaires pour l’assurance-fétiche des Suisses.

Face à cette Realpolitik rose par trop consensuelle, qui a déjà tant coûté aux partis socialistes en Europe, il est l’heure de renforcer la gauche combative à Berne.