Val-de-Travers, commune qui va de l’avant

Neuchâtel • Dix ans après la fusion des communes du Val-de-Travers, bilan d’étape avec Philippe Vaucher, conseiller général popiste de la nouvelle commune.

Vue de Fleurier, centre de la commune du Val-de-Travers, issue de la fusion de neuf communes. (Spigaf)

Le POP n’est pas un fanatique des fusions. Il craint que cette tendance, inspirée des règles de l’économie et visant à faire des réductions de dépenses, ne renforce l’écart entre les autorités et les populations concernées. Pourtant, sa position concernant ce genre de transformation n’est pas dogmatique, comme le prouve sa position face à la création de la commune du Val-de-Travers. Il y a maintenant 10 ans, le 24 février 2008, les citoyennes et citoyens des communes de Noiraigue, Travers, Couvet, Boveresse, Môtiers, Fleurier, Buttes, Saint-Sulpice et les Bayards acceptaient la fusion de leurs communes respectives, pour n’en former plus qu’une seule. Après l’échec d’une fusion à onze, suite aux refus de La Côte-aux-Fées et des Verrières le 17 juin 2007, la Commune de Val-de-Travers était née.

Pourquoi le parti a-t-il finalement soutenu ce rapprochement? «Ces projets de fusion nous semblaient logiques, compte tenu de notre forte identité régionale et de la difficulté croissante à trouver des personnes ayant le temps et les compétences de s’investir, particulièrement dans les exécutifs. Pour notre petit parti, sans base historique dans notre région, c’était aussi l’opportunité de tenter d’entrer en politique active dans un législatif et de faire entendre notre voix autrement que sur nos stands ou à la fête du 1er mai, que nous avions aussi relancée quelques années auparavant. Apparentés au PS (avec qui nous entretenons de très bons rapports) et aux Verts, nous avons placé un des nôtres au législatif en 2008 et deux en 2012, puis en 2016», explique Philippe Vaucher, un des deux conseillers généraux POP de la commune.

En quoi cette transformation a-t-elle été bénéfique pour la population, pour le débat politique et pour le développement de la région? «Concrètement, outre le fait que la charge fiscale d’une majorité des habitants a diminué, la fusion a permis à Val-de-Travers de pouvoir à nouveau avoir de réels projets avec les moyens de les entreprendre. Le travail de l’exécutif (cinq conseillers communaux à plein-temps) et l’engagement important fourni par le personnel communal ont permis lors de la première législature, de donner corps au projet, et de mieux faire entendre notre voix auprès du Conseil d’État notamment. Le poids démographique de la commune de Val-de-Travers (environ. 10’000 habitants) est idéal, car suffisant pour être entendu ailleurs, tout en restant à taille humaine, permettant les échanges entre citoyens et élus», estime Philippe Vaucher.

Des avancées et des projets

Celui-ci estime que le POP a pu pleinement participer à la mise en place des nouveaux règlements communaux. en exerçant son influence lors de l’élaboration d’un projet. «Nous avons ainsi eu l’occasion de subventionner les frais dentaires, de nous déclarer «commune sans OGM» suite à une initiative du POP, de développer et pérenniser le centre de jeunesse (initiative PS-POP-Verts), de favoriser le commerce équitable et l’engagement d’apprentis par la commune et par l’économie privée, de garantir une polyclinique et une couverture sanitaire de qualité, de développer les crèches et l’accueil de l’enfance (politique zéro refus!), de pérenniser et développer notre offre touristique, culturelle et sportive, etc.», souligne l’élu.

«En dix ans, les popistes sont passés du statut d’hurluberlus idéalistes ou dangereux (selon les sensibilités) à celui d’interlocuteurs reconnus. Durant ce temps, Val-de-Travers s’est développé, a entrepris et continue d’entreprendre dans tous les domaines, notamment sociaux, des réalisations impensables sans fusion», conclut notre interlocuteur