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Le Musée paysan de La Chaux-de-Fonds, situé dans une ancienne ferme typique du Jura neuchâtelois, a récemment inauguré sa traditionnelle exposition annuelle. Intitulée «Savez-vous planter les choux», elle portera cette année sur l’histoire des jardins potagers. Une exposition intéressante due à la conservatrice du musée Diane Skartsounis et à son équipe en partie bénévole. Dans l’allocution prononcée à l’occasion de l’ouverture de l’exposition, elle a retracé brièvement l’histoire des jardins potagers et du chou, considéré comme légume emblématique. Avec malice, elle a souligné que le «chou des Montagnes est LE CHOU avec un grand C. Il est d’une délicatesse telle qu’il s’exporte jusque dans le Bas du canton, c’est vous dire l’excellence»!
Revenant au jardin potager, l’oratrice l’a décrit avec humour comme un «petit coin de nature qui est tout sauf naturel puisqu’il subit sans relâche la tyrannie de l‘humain, qui n’y laisse rien ou presque au hasard. En effet, ce lieu exigu permet une surveillance sans faille: on désherbe, on sarcle, on arrose, on fume et on engraisse, on protège et on chasse tout intrus, toute encouble à la production horticole. Le jardin potager, ce lieu enclos par un mur ou une barrière: à l’intérieur le domestiqué, l’ordré, le bien aligné et à l’extérieur, le sauvage, l’incontrôlé, le laisser-aller».
Un jardin pour occuper les ouvriers?
Selon Diane Skartsounis, l’origine du jardin ouvrier remonterait au 19e siècle. Il aurait été inventé dans le cadre de la révolution industrielle, car «un ouvrier occupé au jardin ne va pas au bistrot ou assister à des réunions politiques. Le temps libre est ainsi contrôlé. Cela le rend plus docile et améliore sa condition de vie». Ainsi, selon elle, «l’octroi d’un potager appartient pleinement à l’arsenal du paternalisme industriel».
Mais aujourd’hui, le jardin rassure aussi, dans un monde où les angoisses sur l’alimentation proposée dans les supermarchés se multiplient. Il devient même la panacée à tous les problèmes de notre société. «La solitude des habitants des villes se gère par un jardin collectif ou partagé, le déracinement des populations étrangères par une parcelle de terre louée à une ville. Les mains dans la terre d’un jardin, ça fait du bien à l’âme, ça fait faire de l’exercice, ça déstresse et ça peut éventuellement nourrir». Le jardin est devenu très tendance!
La ville affirme son soutien
Un passage au Musée paysan de La Chaux-de-Fonds ravira petits et grands par une décoration attractive et la présentation évolutive de divers types de jardins ainsi que des moyens techniques et chimiques pour les faire fructifier.
Se sont aussi exprimés lors de cette inauguration, le président de la fondation du Musée José Hirt, Raoul Cop, qui s’occupe de l’entretien du jardin et Théo Bregnard, membre de l’exécutif de la Ville, qui a assuré aux très nombreuses personnes présentes que malgré ses difficultés financières, celle-ci ne laisserait pas tomber les diverses activités proches de la nature qu’elle soutient, cette nature dont l’être humain a besoin.
