Des méthodes scandaleuses à Postfinance

Il faut le dire • On apprenait la semaine dernière que Postfinance prévoit une restructuration qui impliquera des fermetures de sites, 45 licenciements dans les activités les plus touchées par l’automatisation et la numérisation et la sous-traitance d’une partie du travail à une filiale nommée Swiss Post Solutions...

On apprenait la semaine dernière que Postfinance prévoit une restructuration qui impliquera des fermetures de sites, 45 licenciements dans les activités les plus touchées par l’automatisation et la numérisation et la sous-traitance d’une partie du travail à une filiale nommée Swiss Post Solutions. Les 4000 employés de Postfinance seront touchés.

Le transfert d’une partie des postes de travail vers une filiale ne manquera pas de faire pression sur les salaires des employés ainsi que sur leurs conditions de travail, a dénoncé Syndicom. Ils ne seront en effet plus soumis à la CCT de la Poste mais celle de Swiss Post Solutions. Or, selon le porte-parole de Syndicom, celle-ci ne prévoirait pas de plan social en cas de licenciement. Syndicom craint également que d’autres emplois ne soient perdus, au vu des projets de numérisation de ses services par La Poste.

Il y a plusieurs choses scandaleuses et révoltantes dans cette affaire. La première est que l’entreprise licencie alors qu’elle fait des millions de bénéfices, mais le plus scandaleux est l’externalisation auprès de Swiss Post Solutions. Cette filiale de la Poste avait en effet déjà été épinglée il y a quelques mois dans la presse. On apprenait alors que la gestion des adresses de colis suisses se faisait au Vietnam.

On peut craindre qu’il ne s’agisse que du début d’un long processus visant à externaliser et sous-traiter l’ensemble des services de la Poste. Et qui sait, peut-être qu’à long terme d’autres services publics utiliseront les mêmes méthodes.

Comment une entreprise de droit public qui appartient à la Confédération, donc à nous contribuables, peut-elle se permettre de telles pratiques? Comment justifier le fait que la Poste délocalise hors de nos frontières et ainsi enlève du travail à une population qui lui a permis d’exister?

La directrice de la Poste, Susan Ruoff, le président du conseil d’administration, Urs Schwaller et la présidente de la Confédération, Doris Leuthard, en charge de ce dossier, doivent s’expliquer sur leurs méthodes… ou démissionner! Il faut un conseil d’administration qui soit réparti à parts égales entre dirigeants de la Poste, Syndicat, délégués du personnel et citoyens, afin d’arriver à un service public démocratique. A nous de nous unir pour reprendre en main un service public qui nous appartient!