Le FSM fêtera ses 15 ans cet été au Québec

altermondialisme • Cette année se tiendra le 15ème Forum social mondial (FSM) à Montréal. Mais qu’est-ce que cette manifestation devenue presque routinière? Que recherche-t-elle et vers quoi se dirige-t-elle?

Du 9 au 14 août se déroulera à Montréal le quinzième Forum social mondial. C’est la première fois que la traditionnelle réunion altermondialiste aura lieu dans un pays du «Nord», ce qui n’est d’ailleurs pas sans poser quelques problèmes: «Certains représentants, notamment ceux des pays du Sud, rencontrent des difficultés pour obtenir un visa, et nous n’avons pu résoudre ce problème de manière structurelle», expliquait ainsi récemment Carminda Mac Lorin, l’une des co-organisatrices, dans le quotidien Le Courrier.

«Incuber de la désobéissance aux règles établies»

Mais le Forum social mondial qu’est-ce que c’est déjà? Il s’agit du «plus grand rassemblement de la société civile dans le monde, visant à trouver des solutions aux problèmes de notre temps», rappelle le site internet de l’événement. Plus précisément, «un espace de rencontre ouvert visant à approfondir la réflexion, le débat d’idées démocratique, la formulation de propositions, l’échange en toute liberté d’expériences, et l’articulation en vue d’actions efficaces, d’instances et de mouvements de la société civile qui s’opposent au néolibéralisme et à la domination du monde par le capital et toute forme d’impérialisme, et qui s’emploient à bâtir une société planétaire axée sur l’être humain».

Pour rappel, le premier forum avait eu lieu a Porto Alegre en 2001. Une alternative au forum économique de Davos alimentée par l’idée qu’«un autre monde est possible», mais sans velléité de prise de pouvoir. Chico Whitaker, l’un des organisateurs du premier forum, résumait cette position dans un entretien accordé à Libération le 26 janvier 2008: «Le FSM […] a été conçu comme un espace de débats, d’idées et de réflexion. Il est illusoire de penser qu’il doit se traduire par une plateforme de résolutions, sauf à se perdre dans des luttes purement idéologiques…. On veut incuber de la désobéissance aux règles établies, faire en sorte qu’une multitude s’en empare». Un lieu macération de projets et d’idées, en somme, avec pour idéal le maintient d’un fonctionnement aussihorizontal que possible.

15 ans plus tard, le Forum social est devenu moins visible médiatiquement. Certains ont pu lui reprocher un manque d’ancrage dans les politiques globales et une difficulté à dépasser les débats et discussions pour développer un programme cohérent visant à concrétiser «l’autre monde» qu’il prétend possible. Il n’en demeure pas moins bien vivant, et même porté par une nouvelle génération de jeunes militants, si l’on en croit Carminda Mac Lorin, s’exprimant toujours dans Le Courrier.

A Montréal la manifestation s’articulera ainsi autour de 13 axes thématiques issus d’un «processus de travail collaboratif» comprenant notamment des consultations internationales par internet. Sans grande surprise, on y trouve la question des alternatives économiques, sociales et solidaires face à la crise capitaliste, la démocratisation de la connaissance, la lutte contre la dictature de la finance et le partage des ressources, ou encore les questions du travail, des migrations, ou de la défense de l’environnement. Pas moins de 1500 activités sont prévues.