De l’Irak au terrorisme

Il faut le dire • Souvenez-vous: en 2003, nous étions des foules immenses à manifester contre la guerre d’Irak. Le 15 février, la plus importante manifestation planétaire enregistrée à ce jour avait lieu, plusieurs millions de personnes criant leur refus de cette intervention cynique menée sous l’égide des Etats-Unis.

Souvenez-vous: en 2003, nous étions des foules immenses à manifester contre la guerre d’Irak. Le 15 février, la plus importante manifestation planétaire enregistrée à ce jour avait lieu, plusieurs millions de personnes criant leur refus de cette intervention cynique menée sous l’égide des Etats-Unis.

A l’époque, beaucoup craignaient que celle-ci n’aboutisse à une déstabilisation de la poudrière proche-orientale. Nous avions raison.

La guerre d’Irak, rendue possible par l’affirmation mensongère de la possession d’armes de destruction massive par le régime de Saddam Hussein, a été la première étape d’un projet diabolique de «redistribution des cartes» qui, en passant par la Lybie, la Syrie et les pays des «révolutions arabes», a rendu possible la création puis le développement de Daesh.

Même Tony Blair l’a admis, il y a quelques semaines, lorsqu’il a reconnu «d’importantes erreurs». Lucide, il affirme aujourd’hui: «Bien entendu, on ne peut pas dire que ceux d’entre nous qui ont fait tomber Saddam en 2003 n’ont aucune responsabilité dans la situation de 2015».

Entendra-t-on prochainement les dirigeants français, à commencer par l’ancien président Nicolas Sarkozy, s’excuser pareillement pour la non moins désastreuse campagne libyenne?

Des morts par centaines de milliers, un pays ramené des siècles en arrière, la destruction d’un Etat-nation au profit de clans rivaux se disputant le territoire, l’explosion de la pauvreté et de la malnutrition, la pratique de la torture à large échelle…

Verra-t-on un jour les responsables de ce désastre jugés par une cour internationale?