Selon une tradition qui remonte à des décennies, l’assemblée générale de la CSSr a eu lieu le 13 juin à Vaux-sur-Morges chez le Prof. Jean-Pierre Guignard. Ce médecin fut l’auteur, en 1967, d’une plaquette restée célèbre, Vietnam: documents sur la guerre chimique et bactériologique. Laissons de côté les opérations statutaires pour nous focaliser sur le contenu de cette réunion vivante et fraternelle. Depuis un certain nombre d’années, la CSSr a recentré son action sur la santé materno-infantile, principalement en Amérique latine: formation de sages-femmes traditionnelles au Guatemala; lutte contre la mortalité maternelle, notamment grâce aux Casas maternas, et soutien aux élèves infirmières en milieu rural au Nicaragua; réhabilitation des blessés de guerre et jeunes handicapés au Salvador; sensibilisation et amélioration de la prise en charge des personnes atteintes du VIH/SIDA en Bolivie. La Centrale sanitaire suisse n’est cependant pas qu’une organisation charitable. Depuis son origine pendant la guerre d’Espagne en 1937, elle est aux côtés de celles et ceux qui se prennent en charge pour lutter et améliorer leur situation. Elle a donc naturellement sa place auprès des victimes de Gaza écrasée sous les bombes israéliennes en 2014: là, elle se concentre sur le soutien psychologique aux enfants et à leurs familles. Rappelons par ailleurs que la CSSr tient un stand chaque 1er Mai à Genève, et qu’elle a été présente à la fête du PST au Locle le 30 août 2014. C’est donc une organisation que les militant-e-s et sympathisant-e-s de toute la gauche auront à cœur de soutenir! On notera la présence à l’assemblée d’Akram Mayi. Ce militant kurde irakien a joué un grand rôle, à la fin des années 1990, en coordonnant la traduction de dix volumes d’ouvrages de santé publique dans les langues locales, kurmanji et sorani. Ceux-ci ont été d’un grand apport à la population soumise aux maux de la guerre.
Les dégâts à la nature et les atteintes à la santé causés par Texaco-Chevron en Equateur: un pur scandale!
Un accent particulier a été mis sur la situation du nord de l’Equateur et la désastreuse contamination des terres provoquée par la négligence de la firme Texaco, qui entre 1964 et 1992 a déversé pétrole et déchets. Il s’agit là d’une véritable catastrophe écologique, trente fois plus importante que celle causée par le navire Exxon Valdez! De plus, cette pollution massive continue d’avoir des conséquences graves pour la santé des habitants, tant les indigènes que les colons attirés à l’époque par les salaires de la société pétrolière: contamination de l’eau, affections cutanées, cancers, leucémies, problèmes psychologiques. Comme l’a expliqué Maria Eugenia Garces, une représentante de l’association des victimes, un procès contre la société responsable traîne depuis 22 ans…
La CSSr espère donc lancer en Equateur un nouveau projet, dûment planifié. Il s’agit d’abord de réaliser un diagnostic complet des conditions de santé et des structures de soins dans la région concernée; puis de soutenir le développement d’un système de prise en charge primaire en santé; de renforcer la prise en charge en institutions spécialisées des cancéreux, cela notamment en favorisant le déplacement des familles à Quito; enfin de développer des mesures de prévention (par exemple assainissement de l’eau) et de sensibilisation. Petite organisation certes, mais efficace et toujours très proche de ses partenaires locaux sur le terrain, la CSS mérite votre soutien!