Il y a peu je me suis lancée dans des recherches d’appartement sur Lausanne. Chacun sait que la situation actuelle d’un marché immobilier basé sur la spéculation rend cette tâche extrêmement ardue. Mais avant toute chose, il faut obtenir le précieux sésame de l’Office des poursuites. Me voila donc en chemin pour obtenir un extrait de mon casier de poursuites (OP). A mon grand étonnement, celui n’est pas vierge car la modification de la récente Loi sur les poursuites stipule que toutes poursuites, bien que réglées, restent inscrites à l’OP durant 5 ans. J’ai en effet eu des poursuites, par manque de connaissances lors de mon entrée dans le monde adulte, cependant elles ont toutes été réglées jusqu’au dernier centime. Heureusement, il est d’usage de radier les poursuites dans le cas d’une recherche d’appartement, il me faut pour cela contacter les créanciers. C’est là que commence le chemin de croix. Je contacte donc mes trois créanciers que sont la Ville de Lausanne, l’Office des impôts et la commune de Belmont. Tout se passe bien et l’on me répond que ce sera fait dans les plus brefs délais, excepté la dame de la ville de Lausanne qui me répond, de manière dédaigneuse, que « tout de même si j’ai une poursuite, c’est que je l’ai bien méritée ». Elle me somme de lui envoyer un courrier recommandé pour affirmer que je reconnais la poursuite, suite à quoi, elle pourra être radiée. Si je l’ai payée, c’est que je la reconnais cette poursuite ! Mais bref, je m’exécute. Après avoir laissé passer un délai raisonnable je retourne donc à l’OP, pour découvrir qu’une seule de mes poursuites a été radiée. Me voilà donc de nouveau pendue à mon téléphone pour atteindre les deux créanciers restants. La dame de la Ville de Lausanne me répond de manière toujours si arrogante que cela sera fait. Aux impôts, on me répond par contre gentiment que cela sera fait immédiatement. Je laisse à nouveau passer un délai raisonnable et me rends à nouveau à l’OP pour découvrir que toutes mes poursuites ont été radiées sauf une qui a dû être oubliée par l’Office des impôts. Voici donc encore un téléphone aux impôts où une gentille dame s’excuse platement de leur oubli et m’assure que cela sera fait immédiatement. Je retourne donc à l’OP pour ce qui, j’en suis sûre, sera mon dernier voyage. Quelle naïve je suis… Ma poursuite n’a en effet toujours pas été radiée ! Je retéléphone aux impôts en haussant gentiment la voix (tous mes téléphones avaient été très courtois), ma patience s’effritant peu à peu. Je demande cette fois à parler directement au chef du service contentieux des impôts, qui me reçoit d’une façon que je ne pensais pas possible. Il peine d’abord à trouver ma poursuite, me disant qu’elle n’est pas chez eux et me demande de retéléphoner à l’OP pour obtenir le bon numéro de poursuite. Je m’étonne car trois jours plus tôt une de ses collaboratrices l’avait trouvée en 30 secondes. Mais soit. Une fois vérifié que le numéro était bien le bon, je lui retéléphone. Il me fait alors remarquer que « de toute façon ils font moins long pour la radier que moi pour la payer et que, finalement, par gain de paix il accepte d’envoyer un courrier à l’OP ». Ma raison m’empêche alors, craignant qu’il tarde à envoyer ce courrier, de lui répondre ce que je pense. C’est-à-dire que cela n’est pas par gain de paix, qu’il ne me fait pas une faveur, mais qu’il répare simplement l’incompétence de ses collaborateurs. J’ose simplement lui demander s’il peut faxer la demande de radiation, car l’employée de l’OP m’a dit qu’elle l’enlèverait tout de suite. Ce à quoi ce cher Monsieur me répond qu’il n’a pas de fax ! Vous saurez donc qu’il n’y a pas de fax à l’administration cantonale des impôts, le numéro inscrit sur leur site devant être factice…
Finalement après 5 passages à l’OP et de nombreux téléphones, j’ai enfin pu obtenir mon précieux sésame qui va me permettre de commencer l’autre chemin de croix pour trouver un logement. Pour autant que j’en mérite un, vu que j’ai une fois été une mauvaise payeuse et cela, à l’administration, est considéré comme un crime de lèse-majesté.