La nouvelle loi
restreint le droit de s’exprimer dans la rue.
Le 11 mars, les Genevois se prononceront sur une nouvelle Loi sur les manifestations, contestée par référendum par les syndicats et la gauche. De quoi s’agit-il ? Rien de moins que d’une atteinte à la liberté de manifester au service unique de la police. Le texte prévoit en effet que le département de police pourra infliger des amendes jusqu’à 100’000 francs aux organisateurs de manifestations, s’ils ont omis de demander l’autorisation, ne se sont pas conformés à sa teneur ou aux injonctions de la police ou ont violé l’interdiction de manifester. De surcroît, il est aussi prévu que le Département puisse refuser toute nouvelle demande d’autorisation durant 1 à 5 ans à l’organisateur d’une manifestation qui donne lieu à des atteintes aux personnes ou aux biens, même sans faute de sa part. « C’est une loi liberticide qui va finalement conduire les responsables de manifestation à ne plus s’annoncer du tout », dénonce la gauche. « Cette loi durcit encore la loi actuelle déjà très restrictive et ouvre la porte à toutes les provocations. Si elle devait passer, qui pourrait bien prendre la responsabilité d’organiser une manifestation ? », explique la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) qui, comme tout le reste de la gauche, appelle à voter non contre cette limitation des libertés. Une loi d’autant plus inutile que comme doit le reconnaître la police, que peu de manifestations annoncées dégénèrent. Depuis 2003, sur 2’745 manifestations syndicales, sportives, alternatives, internationales, seules 3 ont posé problème !
La CGAS en profite aussi pour dénoncer le caractère de plus en plus répressif de l’atmosphère genevoise, où les amendes pleuvent. Des syndicalistes comme Christian Tirefort ou Eric Decarro se sont ainsi retrouvés amendés pour avoir organisé des manifestations devant le consulat de France et ont dû contester cette punition en recourant devant le Tribunal de police, où ils ont été finalement acquittés. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Pour la même action, le militant communiste Laurent Tettamanti n’a pas été blanchi. Un jeune militant des Verts a lui aussi reçu une amende de 230 francs pour avoir déployé en août 2011 et en pleine campagne électorale une banderole sur le mur des Réformateurs.