« Compte tenu des éléments qui ont été portés à sa connaissance, le groupe Impact conclut, après avoir établi le caractère non désiré de la conduite incriminée, son effet harcelant, l’existence d’une stratégie d’emprise ainsi que l’utilisation d’une position hiérarchique supérieure à des fins de nature sexuelle, que des allégations de harcèlement sexuel sont réalisées. » Les faits constatés en 2007 par le groupe vaudois chargé de la prévention et de la lutte contre le harcèlement psychologique et sexuel au travail sont clairs. Pourtant, l’enseignante qui a dû subir les pressions de la part de son directeur d’établissement n’a toujours pas obtenu gain de cause depuis quatre ans. « Son histoire est sans doute par bien des aspects une première en Suisse. L’Etat et le directeur ont utilisé des mesures dilatoires et fait deux détours au Tribunal cantonal et un au Tribunal fédéral pour repousser l’affaire », assurait cette semaine le syndicat SUD. Celui-ci soutient l’enseignante dans le procès qui a débuté le 24 novembre et qui continuera le 8 décembre au Tribunal de prud’hommes de l’Administration cantonale (TRIPAC). Le procès met aux prises la plaignante, l’Etat de Vaud et son Département de la formation et ses avocats, mais aussi le directeur incriminé qui a obtenu d’être partie au procès. Pour l’accusé, cette affaire serait d’ordre privé, alors que l’Etat de Vaud invoque la prescription, précise le syndicat SUD. Le syndicat accuse aussi la conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon d’avoir refusé les conclusions du Groupe Impact et de ne pas avoir transmis le rapport au Conseil d’Etat. Permanente du syndicat, Françoise Emmanuelle Nicolet, a rappelé en conférence de presse que les cadeaux, dont des livres dédicacés, que l’accusé avait envoyés à sa subordonnée étaient plus qu’ambigus. Le syndicat attend désormais que cette accusation de harcèlement soit enfin reconnue par la justice.