La fille d’une famille d’immigrés italiens est devenue la première citoyenne de la Ville. Elle est
particulièrement fière que sa Ville se préoccupe et vienne en aide aux plus démunis de la société.
Le 29 avril, dans son allocution d’investiture à la présidence du législatif du Locle, la popiste Françoise Casciotta a expliqué qu’en novembre 1964, par le Col du Simplon, « une petite Fiat 500, modèle première génération » était en transit vers Le Locle. « Ceux qui quelques années plus tard allaient devenir mes parents, arrivèrent dans cette ville par un hiver rigoureux. (…) Ils avaient quitté leur famille, leurs amis, leurs repères et surtout leurs deux premiers enfants, qu’ils avaient dû laisser par obligation pour partir à la recherche d’un travail. » Malgré des fins de mois parfois difficiles, Françoise Casciotta, emprunt de nostalgie, a souligné que ce parcours lui a servi d’exemple tout au long de sa vie. Et que « c’est avec un grand honneur et un brin de fierté que je me retrouve ici ce soir ».
L’oratrice a souligné son attachement à une commune « qui fait preuve d’une sensibilité particulière face aux personnes les plus démunies » et a dit son espoir pour cette démarche reste toujours une priorité.
« L’aspiration à plus de dignité est invincible »
Elle a dédié ses propos « à tous les peuples des pays du monde arabe », car elle pense que les livres d’histoire retiendront que l’année 2011 sera celle « du soulèvement des peuples arabes contre la tyrannie trop longtemps subie. Tout débute par l’immolation d’un homme, vendeur de légumes à la sauvette. Pour la nouvelle présidente, « ce geste désespéré d’un homme, pour qui même la survie n’a plus de signification, va déclencher un processus révolutionnaire dans toute la Tunisie. Ce fait va rappeler au monde entier ce qui se passe près de chez nous mais que nous avons une facilité déconcertante à oublier. Il dénonce des conditions de vie opprimantes et humiliantes. » Pour Françoise Casciotta, ces classes populaires, victimes soit du chômage, soit de l’exploitation, n’avaient plus rien à perdre et la lutte était leur dernier espoir pour sortir de ce labyrinthe infranchissable. « Ces protestations semblent être parties d’une jeunesse non politisée et d’intellectuels pleins de courage, d’audace et d’espoir, surpris par leur propre détermination. Certes, le bout du tunnel est loin d’être atteint et ce vent de liberté est instable et particulièrement fragile. » L’oratrice sait que les problèmes économiques, politiques ou sociaux sont complexes et extrêmement confus et que le soulèvement d’un peuple est rarement calme. Pour elle, « la démocratie est une fleur aux pétales fragiles et sa construction lente et périlleuse », mais ces luttes « sont la preuve que le désir de liberté et l’aspiration à plus de dignité n’ont pas de limite et est invincible. Et ça, c’est la nouvelle réjouissante de ce début de XXIe siècle. » Ses conclusions l’ont ramenée au Locle où elle a souligné la chance qu’elle a eue d’avoir pu bénéficier d’une terre d’accueil qui a fait d’elle ce qu’elle est devenue.