Une motion propose que les sessions du Conseil général soient retransmises sur internet.
La ville la plus à gauche de Suisse succombera-t-elle à la mode des caméras ? Peut-être, mais d’une manière beaucoup honorable que celle consistant à dénoncer ceux qui fraudent.
Leonello Zaquini (POP), membre du parlement de la ville, a défendu avec succès un moyen permettant d’améliorer la démocratie. Il souhaite « l’installation d’une caméra et d’une connexion au réseau Internet pour la transmission en directe des séances du Conseil général ». Pour Leonello Zaquini, « les nouveaux moyens de communication représentent un puissant instrument d’information et de participation des citoyens ; ils peuvent avoir un fort impact sur le bon fonctionnement de la démocratie ». Sa motion encourage le Conseil communal (exécutif) d’étudier l’installation des appareils nécessaires pour atteindre cet objectif. Le popiste estime que « cette possibilité permettrait aux citoyens de suivre les séances et de mieux connaître les problèmes de la ville » et que « cela amènera une participation plus active des citoyens, et par conséquent un renforcement de la démocratie ».Selon lui, l’impact des instruments techniques de communication et d’information influence plus qu’il n’y paraît la démocratie. « Sans un bâtiment spécifique qui à l’époque était tout à fait “novateur“, c’est-à-dire le théâtre, on n’aurait pas eu de démocratie dans l’ancienne Grèce », précise le Loclois tout en ajoutant que « l’exemple est certainement disproportionné, par rapport au contenu modeste de notre motion, mais il est quand même pertinent : le degré de démocratie et son efficacité sont liés à la disponibilité de systèmes d’échange des informations. Si les citoyens sont bien informés, s’ils participent, s’ils suivent les activités politiques, alors l’activité des représentants du peuple ne peut être que meilleure. » Lucidement, il précise que « peut-être que ce ne sera pas “plus facile“, ou “plus simple“… mais ce sera certainement meilleur ».
Des inconvénients sont possibles, par exemple, la diffusion en direct des débats, pourrait pousser les élus à adopter des attitudes plus spectaculaires et moins raisonnables ou moins rationnelles. Mais, il n’y croit pas, car ce serait constater que les membres du législatif ont très peu de confiance en eux-mêmes et doutent des citoyens. « Quelqu’un qui est un peu timide pourrait peut-être se retenir de se prononcer par peur de la webcam ?… L’employé d’une société pourrait-il être poussé à se retenir de dire quelque chose de sage, par peur que le patron de la société l’écoute ? Ce n’est pas exclu. Mais, nos séances sont déjà publiques », concluait l’intervenant. En finalité, la motion veut tout simplement rendre publique la politique en utilisant les moyens techniques existant.
Un refus curieux des Verts
La motion a été acceptée par les groupes popiste et socialiste ainsi que par une partie des… libéraux. L’autre partie, avec les Verts, qui n’avaient pas bien compris le sens de la motion, s’y est opposée. Position étonnante des Verts démontrant qu’il y a encore du chemin à faire pour relier la diversité biologique à la démocratie !
Reste à espérer que l’exécutif apportera rapidement la réponse à cette demande et que le Locle rouge devienne une ville encore plus démocratique, sans illusion sur le nombre de citoyens qui utilisera ce moyen.