Les deux partis présenteront une liste commune au Conseil communal, mais pas à la Municipalité.
Une bonne cinquantaine de militants étaient réunis ce mercredi 1er décembre à La Frat avec à l’ordre du jour les élections communales. Ils étaient essentiellement issus du POP & Gauche en mouvement et de solidaritéS. La présence de seuls trois « indépendants » semble indiquer que La Gauche ne représente pas, à ce jour, le pôle d’attraction vers lequel convergeraient des foules anticapitalistes enthousiastes… Chacune des deux parties principales faisant patte blanche, la réunion s’est déroulée dans une ambiance courtoise et unitaire. La « cuisine électorale » (ordre des noms sur la liste commune) a été laissée à l’appréciation d’une commission. Cette liste, encore incomplète, a d’ores et déjà été votée avec ses ajouts ultérieurs.
Puis un long débat a tourné autour du nom de la liste unitaire. Josef Zisyadis s’est déclaré favorable à ce qu’elle s’appelle uniquement « La Gauche » : « Du passé faisons table rase ! » Pierre Payot, au contraire, a estimé judicieux qu’en sous-titres figurent les dénominations des partis existants – POP et solidaritéS – cela pour les citoyens qui iront voter et pour qui La Gauche est encore « une nébuleuse ». Un autre camarade a affirmé que « les changements de noms à répétition ont déjà, dans le passé, déstabilisé notre électorat ». Pour Jean-Paul Dudt, ceux à qui la disparition du POP et de solidaritéS ferait le plus plaisir, c’est la droite et l’UDC ! Les militants de solidaritéS étaient également favorables à la mention des noms « historiques » et connus du public. Au vote, seuls 8 personnes se sont prononcées pour la dénomination « La Gauche tout court ». Une écrasante majorité s’est déclarée en faveur de « La Gauche » avec en sous-titre « POP & Gauche en mouvement, solidaritéS et Indépendants ». Il est tout de même piquant de voir la présidente de la section lausannoise du POP elle-même considérer cette formule comme transitoire et imaginer sans états d’âme que le nom de POP puisse disparaître lors d’élections futures… Ce débat va donc au-delà de la querelle de mots.
Puis ce fut la discussion sur le programme, dûment préparé par une petite équipe unitaire. Il a été organisé selon les dicastères. L’idée était d’avancer non de grandes protestations de foi anticapitalistes, mais des objectifs concrets, directement applicables, et pouvant être proposés par les conseillers communaux. C’est donc un peu une « boîte à outils » pour les futurs élus. Impossible de citer ici tous les amendements qui ont été proposés, et qui témoignent de la richesse de la discussion. Relevons celui de Jean-Paul Dudt, qui a fait l’unanimité : la proposition de percevoir une taxe communale qui frapperait les entreprises établies à Lausanne et exonérées d’impôts par le canton. Parmi les autres points importants, la gratuité des crèches et garderies, à l’instar de l’école publique.
La question des candidatures à la Municipalité n’a provoqué aucune surprise, solidaritéS confirmant ce que tout le monde savait déjà : son intention ferme de proposer un candidat et une candidate (Hadrien Buclin et Isabelle Paccaud) sur une liste non commune avec le PS et les Verts. Josef Zisyadis a résumé un sentiment largement partagé en disant que cette « liste de combat », qui ne fera sans doute qu’un score insignifiant, risque seulement d’enlever à Marc Vuilleumier les quelques voix qui lui permettront de l’emporter. Alors, si l’on préfère un représentant de l’UDC « sécuritaire » et pur et dur à la tête de la Police… Cette double candidature malheureuse de solidaritéS marque les limites du bel élan unitaire mis en avant pendant toute la soirée.