« La Suisse, une terre d’accueil et d’ouverture »

la chaux-de-fonds • L'élu popiste Théo Bregnard lance un appel à la tolérance.

L’élu popiste Théo Bregnard lance un appel à la tolérance.

Beaucoup de villes procèdent à une manifestation d’accueil pour nouveaux naturalisés. Lors de celle qui a eu lieu dernièrement à La Chaux-de-Fonds, le président du législatif a tenu des propos qui méritent l’attention quelques jours après le vote contre les minarets.

Théo Bregnard a introduit son allocution par une citation du rabbin Jules Wolff prononcée lors de l’inauguration de la synagogue de la ville en 1896 : « L’esprit d’équité, de tolérance et de paix a enfin triomphé des préjugés et des préventions injustes que les époques de fanatisme et d’ignorance avaient suscités contre le judaïsme. » Pour le popiste, cette citation symbolise ce que doivent rester les Montagnes : « Une terre d’accueil et d’ouverture où diverses religions, cultures, langues et pensées se côtoient librement et pacifiquement. »

Un autre regard sur les migrants

« Après le passage à l’an 2000, on pouvait espérer que les craintes qui conduisirent aux catastrophes que l’on connaît allaient peu à peu s’atténuer, mais ce n’est malheureusement pas à cela que l’on a assisté », a poursuivi le magistrat. « Alors, aujourd’hui, plus que jamais, nous devons ouvrir nos portes à nos voisins, aux migrants qui viennent demander l’asile en Suisse. Nous ne devons pas rester insensibles au reste du monde et nous réfugier derrière la forteresse que l’Europe est en train d’ériger. »

Théo Bregnard a ensuite invité les naturalisés à utiliser leurs droits civiques pour empêcher les discriminations à l’égard des étrangers en Suisse. Le Chaux-de-fonnier a cité en exemple l’initiative anti-minaret, « qui va à l’encontre des droits de l’Homme », et l’interdiction faite aux sans-papiers de se marier « sous prétexte de lutte contre les mariages blancs ». « Nous ne devons pas rester sans réaction face à ce sentiment de peur de l’inconnu. Il n’est pas acceptable que certains partis ou certaines personnes stigmatisent l’étranger et le réduisent à une menace pour la Suisse et pour son homogénéité idéalisée. Après la Deuxième Guerre mondiale, les réfugiés étaient perçus comme des victimes, objets de compassion. Aujourd’hui, ils sont traités comme des coupables, des faux réfugiés cherchant à envahir notre pays, des suspects dont il faut se méfier, parfois même des criminels qu’il faut enfermer dans des camps aux frontières de l’Europe. Or, c’est bien les xénophobes et les racistes qui constituent le véritable danger de notre démocratie et non les étrangers, dont nous ne devons jamais oublier la valeur. Leur valeur humaine d’abord mais aussi leur rôle majeur dans le développement économique de la Suisse. Notre prospérité et notre savoir-faire nous les devons, et les devrons toujours, à notre ouverture aux autres. »