Lancé en 2013 par des pays comme les USA, le Canada ou l’Australie, ce futur traité d’inspiration néolibérale concerne une cinquantaine d’Etats, dont ceux de l’UE et la Suisse, à l’exception notoire de la Chine.
Présenté par ses thuriféraires comme l’instrument qui permettra au monde de sortir de la crise par l’augmentation du libre-échange, l’accord suscite de plus en plus de craintes, même au Parlement européen. Ainsi, le 3 février dernier, sous l’impulsion de différents partis socialistes européens, celui-ci a fixé des lignes rouges à ne pas franchir à la Commission européenne qui négocie ce paquet commercial au nom de l’UE.
Parmi ces cautèles figurent notamment l’interdiction de libéraliser les services publics, celle de recourir au dumping salarial ou d’aller contre les droits des travailleurs et de l’agenda du travail décent de l’OIT. Dans le cas contraire, les députés voteraient contre l’accord. Le revirement et le retour à la réalité des socialistes européens, qui avaient approuvé avec la droite en juillet 2013 l’ouverture des négociations, sont salutaires. En effet, qu’ambitionne TIsA? Tout bonnement, de mettre en concurrence le public et privé et de privatiser les services essentiels que sont les soins de santé, la fourniture d’eau et d’énergie, la distribution du courrier, l’éducation, les transports publics. Il est aussi prévu que les entreprises, notamment les grandes multinationales américaines, soient juridiquement protégées contre ce qu’ils considèrent comme des réglementations restreignant le commerce. Face à cette dangereuse menace, la mobilisation et la vigilance s’imposent plus que jamais.